dimanche 22 janvier 2017

Les mystères de Malling / Petite-Hettange
Angèle, le pot au feu et le chaudron
Par une nuit froide d’hiver, ne pouvant dormir, Angèle décida de s’avancer dans sa tâche et de préparer le repas du lendemain midi. Ce serait un pot au feu. Le feu de la cheminée était presque éteint et après avoir longtemps soufflé sur les braises, une belle flamme attaqua la bûche. Elle mit la grosse marmite sur la flambée et la remplit d’eau du puits. La maîtresse de maison y jeta légumes et viande puis elle s’occupa de préparer une sauce quand un drôle de bruit la fit se retourner. Elle s’aperçut que la préparation bouillonnait d'une façon bizarre pour ne pas dire extraordinaire. En effet, elle s’agitait avec violence. On aurait dit que les matières devenaient en fusion et se mélangeaient avec des bruits étranges. Elle prit peur et se mit à réciter une vielle formule que lui avait apprise sa mère un peu sorcière. Sa mère de qui elle tenait le chaudron dont elle se servait cette nuit. Elle récita cette formule en mots inintelligibles puis, penchée sur son creuset, elle épia avec anxiété ce qui s'y passait. Le fond était d'un rouge ardent et bouillonnait comme quand on jette de l'eau sur un brasier. Il en sortait des bruits qui ressemblaient aux sons d'une voix humaine. Tout à coup la lampe allumée s'éteignit, une épaisse fumée s'éleva et monta lentement vers le plafond. La fumée revint au-dessus du chaudron et tout doucement prit la forme d’une tête. Cette tête ressemblait à celle de sa mère disparue mystérieusement depuis longtemps. Elle la reconnut quand elle parla d’une voix amusée : « je t’ai dit mille fois d’ajouter le sel avant les légumes !!! » Puis à sa grande surprise, l'apparition lui fit un clin d’œil et lui envoya une bises. Enfin la fumée disparut dans un petit rire. Angèle comprit qu’il ne fallait jamais se relever les nuits de pleine lune sous le coup de minuit pour cuisiner dans un chaudron dont on ne connait pas trop l’origine. Angèle éteignit en tremblant le feu et courut se blottir près de son mari tout en pensant à sa maman qui n'avait jamais pu faire les choses comme tout le monde. Demain on mangerait du pain et du fromage.
Christian LUZERNE Conteur de Légendes



mardi 17 janvier 2017

« Je me suis écorchée, reprit Roseline, à une feuille de marguerite, en traversant les prés, bien loin d'ici, et mon pied saigne depuis ce moment. » Antoine ne savait s'il devait rire de cette réponse. Cependant le pied avait l'air si délicat, et puis la voix de Roseline était si suave, qu'il était tenté de croire à ce qu'elle lui disait. Il approcha en hésitant, étancha le sang de la petite plaie. Roseline le regarda de ses yeux émeraudes et Antoine perdit toute notion de temps, quand il se réveilla il était changé en marguerite et Roseline chantait « je t’aime, un peu, beaucoup …. »
Christian LUZERNE Conteur de Légendes


dimanche 15 janvier 2017

Les mystères de Malling / Petite-Hettange  

Rémi et la lumière de la forêt de buis

Un soir en rentrant plus tard que d’habitude, Rémi qui était l’homme à tout faire du village, voulut prendre un raccourci. Il n’aimait pas marcher la nuit, avec toutes ces histoires qui circulaient dans la région et surtout sur cette mystérieuse forêt de buis. Il pressa le pas mais hélas l’obscurité arriva avant lui. Il commença à regretter de s’être engagé aussi loin dans ces solitudes. Quand une clarté, un peu comme le jour naissant lui montra le chemin et surtout ses pièges. Il s’arrêta  impressionné craignant le guet-apens  de quelques voleurs. Il pensa bien que c’étaient des vers luisants ou quelques phénomènes naturels, mais la saison était encore trop dans l’hiver pour que cela en fut le cas. Cette lumière comme une flamme ranima un peu son courage et tremblant Rémi la suivit. En marchant, il réfléchit à cette étrangeté et ne put trouver aucune explication. Il n’avait pas alors le cœur d’en pénétrer le mystère.  Quand il arriva sur le sentier connu, la clarté disparut. Il raconta son histoire au café du village, les anciens le mirent en garde sur les mystères qui font frissonner. Le lendemain soir, nuit de pleine lune, en rentrant de son ouvrage Rémi voulut en savoir un peu plus et à la même heure revint par le même passage qu’il commençait à mieux connaitre. La douce lumière y régnait comme la veille et même grâce à la lune semblait encore plus vive que la veille.  Rémi rassuré voulut la toucher. Que lui est-il arrivé nul ne le sait. Ce qui est sûr est que la forêt de buis compte semble-t-il un nouveau buisson. Depuis, les habitants de notre village ne se risquent jamais plus dans la forêt de buis les nuits de pleine lune.


Christian LUZERNE Conteur de Légendes

dimanche 8 janvier 2017

Séverine et sa grand mère

Séverine était une gamine aux cheveux bouclés. Sa gentillesse et ses rires en faisait la joie  et toute l’affection de ses parents. Cette petite fille les aimait aussi de tout son cœur,  mais partageait avec sa grand'mère qu'elle n'avait jamais quittée un attachement particulier. Cette intimité qui s’établit souvent entre grands parents et petits enfants. Ma bonne grand-mère comme elle l’appelait, s’en était occupée depuis sa plus tendre enfance. Elle l’aimait tellement qu’elle avait demandé à ses parents d’en avoir le portrait. Son père un peu bourru, en avait eu les larmes  aux yeux. Il avait demandé à l’instituteur du village qui avait la réputation d’être un peintre tout à fait convenable, de peindre un tableau. L’affaire s’était faite d’autant plus facilement que la petite ne lui causait aucun souci et travaillait fort bien à l’école.  Ainsi parmi les tableaux qui ornaient le petit salon, trônait en bonne place,  le portrait de la bonne aïeule. La grand-mère un peu gênée avait grondé gentiment la petite qui se jeta dans ses bras, et la pressa  sur son cœur. Et la gamine de lui dire malicieusement à l’oreille: « je le préfère à toi car il ne me gronde jamais ».  Puis le temps passa. Rien ne changea dans l’affection que Séverine portait à sa grand-mère. Elle regardait toujours le portrait avec plaisir et un voile de tristesse dans les yeux. Séverine venait souvent le consulter quand elle avait un chagrin d’adolescente          et bien plus tard encore quand elle avait une grande décision à prendre. Ne  te fâche pas, disait-elle au portrait, mais j’ai un problème. Et le portait semblait lui sourire avec bienveillance et lui communiquer un conseil. La jeune femme repartait alors en souriant comme apaisée. L’écureuil curieux m’a assuré avoir revu ce portrait par la fenêtre de cette ancienne maison et qui trône toujours en bonne place dans cette rue du village.   


Christian LUZERNE CONTEUR DE LÉGENDES


Lumière de vie La fête de la lumière arrivait au milieu de l'hiver. Dans son petit coin de campagne chacun cherchait comment, à cette...