dimanche 18 juin 2017

Les voyages du conteur de légendes

Le repas de la fête des pères

Je me promenais dans ce village pas si éloigné de chez moi quand, trop  curieux je m‘approchais d’une fenêtre restée ouverte d’où s’échappait un fumet à damner un saint comme on le dit chez moi. Ils étaient cinq, le père, la mère et trois enfants. A cette tombée de la nuit, ils étaient réunis  autour d'une vaste soupière d'où montaient jusqu'aux solives brunes du plafond des nuages chargés de la bonne odeur d'une potée riche en viande, d’un amoncellement de choux, de pommes de terre, de haricots, écroulés sur une montagne de lard rose. Ils restaient silencieux, chacun tirant à soi un morceau. La maman, une petite dame très brune, le père moustachu et très silencieux et les enfants affamés les yeux brillants de plaisir. Le père sorti un couteau de sa poche et coupa une tomate magnifiquement rouge, on l’aurait dit  cuite et recuite par le soleil de leur potager.  Il la donna à la toute petite qui gloussait de plaisir. Puis il prit une miche de pain lourde comme une pierre, et commença à en couper des tranches épaisses comme sa main d’ouvrier tailleur de pierres. Il prit la cruche et  se servit un grand verre de vin, puis un autre, il en profitait, c’était la fête des pères. Un peu gris comme on le dit dans notre village, lui l’homme silencieux et avare de démonstrations,  se laissa aller à une confidence : savez vous que je vous aime plus que tout !  J’en eu les larmes aux yeux.  Je ne sais pas si c’était l’odeur de la potée ou les quelques mots du père, allez savoir en ce jour de fête des pères. Ils me virent et m’invitèrent, je sautais par la fenêtre et vint m’installer parmi eux à la table familiale. Non j’exagère, je repartis sur la pointe des pieds.
Texte déposé

Christian Luzerne Conteur de Légendes  


Bonne fête des pères !!! 


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